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Du conte, la pièce Rêves de Wajdi Mouawad a la brièveté, l’atmosphère onirique ; du symbolisme, le goût pour le mystère et la suggestion. Toute frontière semble donc abolie entre réalité mentale et réalité extérieure, entre perception objective et interprétation subjective, entre visible et invisible.
Le théâtre vient du livre tout autant qu’il y conduit ; le livre sort du théâtre et le renferme. Pour ordonner la matière du réel, l’esprit procède par accumulation, fixation et sélection des données venant de l’expérience quotidienne.
L’état de veille fournit une matière que le rêve habille en mélangeant le vrai et le faux. Ce dernier, comme le spectacle, prend du monde son capital d’images. Le théâtre crée du sens par raccourci et le rêve travaille comme si une partie des connaissances étaient implicites.
La comparaison du rêve avec le théâtre s’étend, jusqu’à prendre en compte la relation entre la représentation et le monde. Dans l’espace onirique, les images se confondent, se séparent, se décomposent, et la vision de tout objet est troublée.
Le rêve, considéré comme spectacle, naît d’un certain nombre d’excitations, et il devient à son tour producteur d’excitations.